Chemin faisant, "Chap'tit va loin", au Marais de Saint-Augustin.
Publié le 7 Avril 2010
Le paysage est de ceux que l'on ne saurait oublier. On voit moutonner les arbres et le marais s'étale au delà de la bande étincelante de l'océan. Nous sommes dans le petit coin de Charente-Maritime de Elisabeth Delorme.
Mon village de Saint Augustin est situé au cœur de la presqu’île d’Arvert.
Á cinq km de la « Grande côte», ma commune tient toute sa beauté de son appartenance aux écosystèmes fragiles du marais de la Seudre et de la forêt qui la sépare de l'océan. Les prairies humides du Marais de Saint-Augustin sont des lieux exceptionnels de conservation : espèces animales protégées (loutres, tortues Cistude), nombreux oiseaux (aigrettes, hérons, cygnes, busards, cigognes...). Le Conservatoire National du Littoral déjà gestionnaire avec l’ONF d’une partie de la forêt domaniale (programme life « des Combots d’Ansoine »), vient de s’engager dans la protection de ce marais.
Etalée en trois hameaux (Lafont, Charosson et Le Bourg), la commune n’a pas une véritable unité.
Constitués autour de quelques fermes et exploitations agricoles, ces trois hameaux ne disposent que d’une très charmante petite église de campagne tout juste centenaire (où je me suis mariée) et d’un temple élégant situés au centre de la commune, à Charosson, comme la mairie. C’est là que nous avons notre maison. Longtemps un peu isolée et très légèrement en hauteur, elle avait une perspective vers les champs. Elle a été rejointe au fil des années par d’autres constructions et lotissements, transformant le chemin agricole en nouvelle desserte du village. Mais, Les jours de grande pluie, le chemin retrouve sa vocation de drainage vers la rue des rivières et le marais. Les seuls évènements marquants des dernières vingt années ont été quelques tremblements de terre, les sècheresses et la tempête de 1999 qui constituent les risques majeurs pour la presqu’île avec la désertification rurale qui a concentré la propriété, favorisé la monoculture, la disparition des chemins et l’abandon de la gestion des marais.
Un jeune couple y tient la boulangerie et un petit espace rassemble quelques commerces sans façon : « La Marina », restaurant ouvrier l’hiver et lieu de rencontres l’été. Le bureau de tabac, la petite superette et « Blanc-marine coiffure » suffisent amplement à des relations sociales empruntes de simplicité et qui s’invitent facilement autour du pineau local. Le petit marché de produits de pays réduit les déplacements vers les grandes surfaces.
Mais il faut aller jusqu’à Breuillet en direction de Saujon pour admirer une belle église romane, à Mornac pour retrouver les traces de l’histoire et du patrimoine ou à l’Eguille pour découvrir les paysages et les ports ostréicoles, occasion pour nous de maintes randonnées à bicyclette par le marais et de belles balades sur les 25 km de pistes cyclables au travers de la forêt de pin.
Ma préférence va toutefois à une petite balade à pied très facile entre forêt et marais par la « passe à Joly ».
C’est une promenade de 7 kms (aller) compter une heure et quart. Cette balade quitte Charosson par « la route des Sables », rejoint « la rue de l’Yeuse » qui longe la forêt puis « La route de l’îlot ».
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Sur 3,2 km cette partie du parcours partage au début forêts et maraîchages mais très vite de grands arbres apportent de l’ombre et de la fraicheur générant un bel espace de fougères. Après le croisement du chemin forestier de La Grande Ligne, le chemin atteint « La passe à Joly » pour gagner insensiblement sur 1,4 km des marais un peu cachés. Le chemin sinueux débouche sur un marais ensoleillé, pâture pour les chevaux, parfois cultivé de bulbes de tulipe. Peu de passage de véhicules sinon des habitués (il faut quand même y prendre garde), de rares habitations. On emprunte ensuite sur la gauche la rue de la Garenne sur 1,2 km et on débouche ainsi par de petites rues derrière l’église des Mathes.
Bien d’autres promenades en vélo celles-ci nous emmènent de tous temps vers les grandes plages ventées de « La Côte sauvage », la baie de « Bonne-Anse » vers les marais mouillés de l’île d’Etaule et plus loin vers le port de La Tremblade, Ronce les Bains, le Pont sur la Seudre ou encore tout à fait à rebours plus au sud vers l’estuaire de la Gironde.
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Je voulais vous signaler Le Topoguide des sentiers de randonnées PR- GR 360 :
"La Charente-Maritime
et ses îles" qui porte au dos de la jacquette :
"Chap'tit va loin" (qui va doucement va loin) parole de charentais,
devise du randonneur. C'est ainsi qu'il faut découvrir le pays des huîtres vertes et du Cognac où la lumière anime la pierre blanche des églises romanes. Des collines et vallons boisés, on passe
aux coteaux de vignobles. L'océan se cache derrière les marais - anciennes salines - et les îles lumineuses : Ré, Aix, Oléron.
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Texte, photos et choix musical de Elisabeth Delorme